Québec, le 8 novembre 2023 – Vivre en Ville salue la bonification du soutien à la construction résidentielle prévue par la mise à jour économique présentée par le ministre des Finances Eric Girard, mais rappelle la nécessité d’une vision complète pour faire face aux crises climatique, de l’habitation et de la mobilité. Compte tenu des défis financiers colossaux auxquels font face les sociétés de transport en commun, de l’ampleur de la crise de l’habitation et des besoins grandissants des municipalités en matière de lutte et d’adaptation aux changements climatiques, le prochain budget et la mise à jour du Plan pour une économie verte seront cruciaux.
Transports : un déficit d’ambition
Si le budget souligne bien le rôle crucial du transport collectif dans la transition écologique et la nécessité de l’appuyer, Vivre en Ville se désole toutefois du manque d’ambition en matière de développement de l’offre de service et l’incertitude immédiate quant au maintien de l’offre de service.
Vivre en Ville prend acte du montant d’urgence pour l’opération des sociétés de transport collectif à la hauteur de 265 M $, soit 60% du déficit anticipé pour l’année 2024, et demande un retour au développement le plus rapidement possible, conformément aux engagements précédents du gouvernement en la matière. Le statu quo du tout-à-l’automobile n’est une option ni durable ni pragmatique, par son coût catastrophique. Le gouvernement a la responsabilité d’identifier des solutions de financement pérennes pour développer et maintenir une offre de mobilité durable concurrentielle.
« Nous le savons, le secteur des transports est le premier émetteur de GES au Québec. Pour atteindre nos objectifs climatiques et énergétiques, nous devons concrétiser et accélérer un véritable virage vers la mobilité durable. La situation des sociétés de transport collectif reste toutefois catastrophique et nous craignons que les annonces du gouvernement ne suffisent pas à éviter les coupures de service. Pour rattraper le retard accumulé dans le développement de l’offre, le gouvernement doit se redonner rapidement une cible d’augmentation des services et travailler avec les municipalités pour y arriver », souligne Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.
Habitation : attention aux mirages
En matière d’habitation, Vivre en Ville salue la volonté du gouvernement d’accélérer la livraison d’unités à travers ses différents programmes, mais considère qu’il faut un plan de match plus complet, un ensemble de mesures pour soutenir l’abordabilité de l’habitation dès maintenant. Vivre en Ville est particulièrement préoccupée par l’efficacité réelle des sommes investies par le gouvernement puisque les coûts de réalisation et d’acquisition en immobilier augmentent beaucoup plus vite que les sommes dépensées par les gouvernements.
« Si le gouvernement souhaite affronter sérieusement la crise de l’habitation, alors, il devra mettre en place des mesures permettant de mieux stabiliser les prix dans tout le marché résidentiel. Autrement, l’argent investi perdra sa valeur avant que le Québec ne puisse en profiter. Pour Vivre en Ville, le premier pas en ce sens est l’adoption d’un Registre des loyers public et universel. C’est la mesure la plus immédiate pour protéger le pouvoir d’achat des Québécoises et des Québécois », affirme Adam Mongrain, directeur – Habitation de Vivre en Ville.
Rappelons que Vivre en Ville dispose d’un tel registre, entièrement financé, mis à la disposition du gouvernement à coût nul.
Transition climatique: combiner adaptation et réduction des émissions
Concernant la transition climatique, Vivre en Ville accueille favorablement les sommes annoncées afin d’appuyer des initiatives en matière d’adaptation aux changements climatiques. Il est par ailleurs urgent de débloquer des sommes substantielles pour soutenir des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment en urbanisme et en transport. Si nous ne prenons pas maintenant la trajectoire nécessaire vers la carboneutralité, nous allons atteindre, dans peu de temps, un niveau de réchauffement mondial auquel aucune mesure ne nous permettra de nous adapter sur le long terme, peu importe les moyens consentis.
La sobriété territoriale, qui présente le double bénéfice de réduire la demande énergétique tout en limitant l’exposition aux aléas climatiques et leur aggravation, devrait être au cœur de la stratégie climatique du Québec et en première ligne des investissements financiers.
« Les besoins financiers liés à la transition climatique sont imposants, autant du côté de l’adaptation que de la réduction des émissions. Pour réduire notre empreinte climatique et énergétique, nous devons repenser nos façons de vivre sur le territoire. Les mesures annoncées par le gouvernement manquent d’ambition à ce niveau-là. Un soutien financier substantiel et récurrent est nécessaire pour aider les collectivités à accélérer le virage vers la sobriété territoriale. Nous nous attendons à plus, pour aller plus loin et plus vite», déclare Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville.
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À propos de Vivre en Ville
Organisation d’intérêt public, Vivre en Ville contribue, partout au Québec, au développement de collectivités viables, œuvrant tant à l’échelle du bâtiment qu’à celles de la rue, du quartier et de l’agglomération. Par ses actions, Vivre en Ville stimule l’innovation et accompagne les décideurs, les professionnels et les citoyens dans le développement de milieux de vie de qualité, prospères et favorables au bien-être de chacun, dans la recherche de l’intérêt collectif et le respect de la capacité des écosystèmes. www.vivreenville.org.
Renseignements
Alexander Walsh
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