Montréal, le 29 janvier 2020 – Dans une lettre ouverte diffusée aujourd’hui, sept organisations de la société civile, l’Ordre des urbanistes du Québec, l’Union des producteurs agricoles, la Fondation David Suzuki, le Mouvement ceinture verte, Vivre en Ville, Équiterre et le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec, appellent le gouvernement à reprendre le contrôle sur l’étalement urbain.
Pour les signataires de la lettre, « le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation en fait trop peu pour enrayer ce problème » qui augmente « la congestion routière et les gaz à effet de serre, en plus d’exercer une pression accrue sur les milieux naturels et les terres agricoles. »
Les sept organisations saluent toutefois les propos de la ministre Andrée Laforest qui a récemment appelé à une « grande conversation nationale » sur l’aménagement du territoire, conversation qui « englobera les enjeux environnementaux, de transports, d’agriculture, d’architecture, etc. ». Cette démarche devra mener à l’adoption d’une Politique nationale d’aménagement du territoire, une idée qui faisait d’ailleurs partie de la plateforme de la Coalition avenir Québec lors de la dernière élection.
Consultez la lettre en cliquant sur le lien suivant : http://bit.ly/3aQzToT
Citations
Sylvain Gariépy, président, Ordre des urbanistes du Québec
« Si le gouvernement du Québec a la ferme intention d’entamer une réelle conversation nationale au sujet de l’aménagement du territoire, il devrait entreprendre cette dernière en amont du chantier de révision de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU), actuellement prévu en début d’année 2020. Car même si cette dernière est louable et nécessaire, elle ne saurait venir, à elle seule, à bout des incohérences qui jalonnent nos manières de bâtir et de vivre notre territoire. »
Marcel Groleau, président général, Union des producteurs agricoles
« La façon actuelle d’augmenter les revenus des municipalités repose sur l’agrandissement du parc immobilier ou industriel. La solution passe, donc, inévitablement par une réforme de la fiscalité foncière et un meilleur partage des revenus fonciers entre les municipalités, par une meilleure planification de l’aménagement du territoire (et cela va au-delà de la MRC) ainsi que par un partage équitable des coûts des services de transport en commun entre les municipalités et les citoyens. »
Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique, Fondation David Suzuki
« Les changements climatiques vont considérablement affecter la production alimentaire mondiale d’ici une ou deux décennies. Les terres agricoles ne représentent que 2% du territoire du Québec. Leur destruction est irréversible. Elles doivent être protégées pour assurer notre sécurité alimentaire future.»
Sylvain Perron, coordonnateur, Mouvement ceinture verte
« Considérant que le Québec protège moins de 11% de son territoire sur un objectif de 17% d’aires naturelles protégées d’ici la fin de l’année, le gouvernement a tout intérêt à avoir une conversation nationale sur l’aménagement du territoire, notamment pour le sud du Québec là où les pressions du développement sont grandes sur les milieux naturels. »
Christian Savard, directeur général, Vivre en Ville
« Un aménagement du territoire plus cohérent est nécessaire et incontournable pour atteindre plusieurs de nos grands objectifs collectifs: lutter contre les changements climatiques et s’y adapter, rendre les réseaux de transport plus efficaces et promouvoir la santé publique par exemple. La ministre Andrée Laforest admet qu’il faut agir, c’est très bien. Reconnaissons donc d’abord que le temps est venu de changer nos façons de faire. La société civile sera de la partie pour participer à ce chantier tant attendu afin de rendre le Québec et ses collectivités plus durables, prospères et résilients. »
Colleen Thorpe, directrice générale, Équiterre
« La cohérence de l’action gouvernementale en matière environnementale ne se limite pas au Plan d’électrification et de changements climatiques, elle doit se refléter dans l’ensemble des décisions et des orientations gouvernementales. Nous savons que l’étalement urbain est étroitement lié à l’augmentation des émissions de GES du secteur des transports, puisqu’il stimule l’augmentation du nombre de véhicules en circulation et le nombre de kilomètres parcourus. Nous sommes donc d’avis que le gouvernement doit revenir sur ses récentes décisions et planifier en conséquence pour l’avenir. »
Alexandre Turgeon, coresponsable du comité Aménagement du territoire, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec
« Chaque année, on va dans la mauvaise direction : on augmente la dépendance à l’automobile, on empiète sur le territoire agricole, on dilapide les milieux humides. Ce faisant, on amplifie les impacts des changements climatiques et on agit à l’encontre des objectifs gouvernementaux en matière de réduction des GES. Il est nécessaire que la ministre Andrée Laforest entame les travaux pour mettre à niveau le cadre entourant l’aménagement du territoire. »
-30-
Renseignements
COPTICOM