Site du patrimoine mondial de l’UNESCO

Élus, représentants locaux et régionaux, scientifiques et Innus de la Côte-Nord dévoilent la candidature d’Anticosti

 
Montréal et Port-Menier, 17 janvier 2017 – Le maire d’Anticosti, John Pineault, accompagné du préfet de la MRC de la Minganie, Luc Noël, et du chef de la communauté innue d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, a dévoilé aujourd’hui la candidature d’Anticosti comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette candidature est appuyée par de nombreux experts internationaux dans les domaines de la paléontologie, de la stratigraphie et des paysages culturels. Pour être transmise au gouvernement fédéral, le consentement du gouvernement du Québec est néanmoins nécessaire et une décision en ce sens est attendue avant l’échéance du 27 janvier prochain fixée par la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna.

« Nous sommes fiers de livrer un dossier scientifique complet. C’est l’aboutissement d’un effort exceptionnel de la communauté d’Anticosti pour faire reconnaître le caractère unique de l’île. En peu de temps, nous avons obtenu l’appui de la communauté scientifique, de nos partenaires et amis innus de la Côte Nord, de nos instances régionales, d’élus de plusieurs partis politiques, des gens d’affaires de l’île et, je le crois, des Québécoises et des Québécois », a déclaré le maire d’Anticosti, John Pineault. « Protéger et mettre en valeur le caractère unique de notre territoire en offrant une qualité de vie exceptionnelle et proche de la nature, c’est ce qui nous anime depuis le début », a-t-il poursuivi.

Un dossier scientifique solide et appuyé

Site géologique extraordinaire, témoin d’un tournant critique dans l’histoire de la vie sur Terre, doté d’un paysage culturel unique au monde, Anticosti mérite sa place aux côtés des grands jalons de notre passé, ont déclaré plusieurs personnalités scientifiques présentes au dévoilement. La candidature d’Anticosti est appuyée par des spécialistes québécois et canadiens, américains, danois, allemands, russes et chinois.

« L’UNESCO reconnaît les sites ayant une valeur universelle exceptionnelle, notamment les sites représentatifs des grands stades de l’histoire de la Terre. C’est le cas d’Anticosti », a affirmé le professeur André Desrochers, du département des sciences de la Terre et de l’environnement de l’Université d’Ottawa. « Anticosti est le meilleur laboratoire naturel pour l’étude de la première extinction de masse du vivant, il y a près de 445 millions d’années. Anticosti nous permet de mieux comprendre les profonds changements climatiques qu’a subis la planète à cette époque et la manière dont la vie a repris son cours ».

Jusqu’à présent, aucun site figurant à liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ne couvre cette période cruciale de l’histoire de la Terre, ont précisé les experts.

« Anticosti possède également un extraordinaire paysage culturel, des caractéristiques que l’UNESCO cherche également à protéger. L’interaction entre l’être humain et la nature, l’histoire de son occupation, les traditions et les savoir-faire bien ancrés dans les mémoires de ses habitants en font un lieu au caractère symbolique universel », a déclaré le professeur Philippe Poullaouec-Gonidec, directeur de la Chaire UNESCO en paysage et environnement de l’Université de Montréal. « Ce patrimoine exceptionnel a été reconnu entre autres par le célèbre botaniste Marie-Victorin et l’éminent géographe Louis Edmond Hamelin », a-t-il poursuivi.

Des appuis de taille pour la candidature d’Anticosti

La candidature d’Anticosti s’appuie sur une forte mobilisation des élus de la Côte-Nord et des communautés innues, de même que des gens d’affaires de l’île ainsi que de milliers de Québécoises et de Québécois, avec le soutien de l’organisme de conservation Nature Québec, membre du réseau mondial de l’UICN. Le Parti Québécois et Québec Solidaire appuient également la candidature d’Anticosti.

« Anticosti fait partie de Nitassinan, notre territoire ancestral, et de notre identité. Sa protection par l’UNESCO renforcera ce qui la rend exceptionnelle pour nous, pour les Québécois, comme pour l’ensemble de l’Humanité », a affirmé le chef de la communauté innue d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, porteur de lettres d’appui des autres communautés innues de la Côte-Nord.

« Le dossier que nous dévoilons aujourd’hui nous amène à reconnaître, à protéger et à mettre en valeur les sites uniques et exceptionnels dont nous avons la responsabilité », a conclu pour sa part Luc Noël, préfet de la MRC de la Minganie. « Anticosti est un joyau de la Côte-Nord et les élus de la région appuient unanimement sa candidature à titre de patrimoine mondial de l’UNESCO ».

« Une des particularités de cette candidature, c’est que près de 23 000 citoyens l’ont appuyée en ligne! Ça démontre à quel point le paysage d’Anticosti a une place privilégiée dans l’imaginaire et le cœur des Québécois », indique Sophie Gallais, chargée de projet Aires protégées à Nature Québec, organisme qui a appuyé la municipalité dans ses démarches et a organisé la Grande Traversée d’Anticosti en 2016.

Le consentement de Québec nécessaire et attendu

Le dépôt officiel du dossier de candidature d’Anticosti doit être accompagné d’une lettre de consentement du gouvernement du Québec. Une décision du gouvernement Couillard est attendue au cours des prochains jours.

« Nous avons fait notre travail. Le dossier est solide, tout comme nos appuis de partout dans le monde. Il reste au gouvernement du Québec à prendre une décision. Il lui reste moins de deux semaines avant la date finale du dépôt des candidatures au gouvernement fédéral », a précisé le maire d’Anticosti, John Pineault. « Nous avons rencontré les experts du gouvernement et leur avons présenté le dossier. Nous avons formellement demandé le consentement du gouvernement au début décembre. Nous avons bon espoir que le gouvernement de Philippe Couillard prendra la bonne décision ».

Un processus de mise en candidature rigoureux

Le 8 août dernier, la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, également responsable de Parcs Canada, invitait les Canadiens à soumettre la candidature des endroits les plus exceptionnels du pays pour la Liste indicative des sites du patrimoine mondial du Canada, dans le cadre des festivités entourant le 150e anniversaire de la Confédération. Les dossiers de candidature doivent être déposés d’ici le 27 janvier 2017. Un Comité consultatif, formé pour étudier les candidatures, présentera ses recommandations à la ministre. Les sites retenus et versés à la Liste indicative canadienne sont par la suite soumis à l’UNESCO pour évaluation, à raison de 2 candidatures par année.

 
– 30 –

 
Renseignements
Émilie Novales
COPTICOM
514-577-5838
enovales@copticom.ca