Retour sur le débat : « Pétrole made-in-Québec et lutte aux changements climatiques : deux volontés incompatibles? »

Contexte : sans changements majeurs et rapides dans la façon de produire et d’utiliser l’énergie, le monde entre dans une zone de bouleversements climatiques sans précédent, nous indiquent les derniers rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Or, l’extraction et la combustion de carburants fossiles, dont le pétrole, sont l’une des sources principales des émissions de gaz à effet de serre qui déstabilisent le climat mondial. En même temps, les besoins en pétrole demeurent importants et les pays qui en exploitent en profitent largement sur le plan financier.

Voici des citations des 3 représentants des milieux écologistes, des gens d’affaires et du milieu universitaire, qui ont échangé autour de la question : peut-on réconcilier l’impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre avec une éventuelle exploitation de ressources pétrolières au Québec?

Steven Guilbeault, Directeur principal d’Équiterre :

« On ne peut atteindre nos cibles de diminution de GES si nous ne réduisons pas notre consommation de pétrole. Des règles strictes s’imposent. On doit en faire plus pour investir ailleurs que dans le pétrole. »

« Il y a plus de bénéfices en termes de créations d’emploi notamment, à investir dans les transports collectifs plutôt que dans les routes. »

Yves-Thomas Dorval, Président du Conseil du patronat du Québec :

« La demande en pétrole augmente au Québec, où 50% de la consommation énergétique provient déjà de combustibles fossiles. On ne peut pas se priver d’investir. Il y a un choix de société à faire. »

« Dans un contexte de déficit public, de vieillissement de la population, etc. exploiter nos hydrocarbures permettrait de garantir des revenus pour financer nos projets tout en sécurisant nos sources d’approvisionnement. »

Pierre-Olivier Pineau, Professeur titulaire, Chaire de gestion du secteur de l’énergie, HEC Montréal :

«À partir du moment où l’on admet notre dépendance au pétrole et que cela durera encore pour quelques dizaines d’années, peut-être vaudrait-il mieux le produire chez nous, si cela est viable économiquement, et s’assurer que cela se fait en respectant des règles environnementales strictes. »

« Le vrai problème, c’est la combustion de ce pétrole, à cause de nos autos. La population achète de plus en plus de VUS et de camionnettes et continue à s’installer en dehors des grands centres urbains. Il faut travailler notre égo. »

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